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Tourisme de masse au Machu Picchu 12/12/2013
 

Le Machu Picchu, cité perdue des incas, rêve de nombreux voyageurs, n’est aujourd’hui plus si perdu que ca… Il est maintenant très simple de s’y rendre, de nombreuses agences proposent des sorties au Machu Picchu au départ de Cusco, plusieurs formules étant proposées. De la sortie journalière avec aller-retour en train, au trek de deux à 8 jours suivant l’ancien chemin des incas, l’ancienne capitale inca est victime de son succès. C’est en effet plusieurs milliers de touristes qui débarquent quotidiennement, alors qu’un rapport de l’UNESCO indiquait que le nombre de visiteurs devrait être limité à 500 par jour pour limiter les risques d’affaissement et de dégradation du chemin de l’inca et du site. Près de 2 000 touristes se sont d’ailleurs retrouvés coincés à Aguas Calientes, le village au pied du Machu Picchu, en 2010 suite à des glissements de terrain. Les autorités ont dû mettre en place des hélicoptères pour les secourir pendant deux mois. Ce village s’est développé pour accueillir les touristes voulant visiter la cité perdue, il est ainsi principalement composé de restaurants et d’hôtels, le plus souvent propriétés des agences de voyage de Cusco qui y parquent leurs touristes.

 

 

 

Contrôler le nombre de touristes est ainsi crucial à la survie du site, le nombre de personnes entrant sur le chemin de l’inca est ainsi lui aussi limité à 200 par jour et l’accès y est interdit sans guide et les touristes sont donc obligés de passer par une agence. Cependant, ce nombre est encore beaucoup trop important pour ce chemin centenaire : les déchets le long du chemin, la surcharge des fosses sceptiques et la dégradation des pierres originales du chemin témoignent de cette surcharge. Lorsqu’en 2011 le gouvernement péruvien a voulu construire une route jusqu’à Aguas Calientes, l’UNESCO a menacé de classer le site dans les monuments en danger. Avec une telle route, il aurait été impossible de limiter l’arrivée des touristes. Un projet de téléphérique a plusieurs fois déjà été présenté pour faciliter l’accès au site et soi-disant limiter l’impact des bus qui gravissent l’unique voie d’accès à la zone, mais il a été à chaque fois repoussé par les locaux. Le funiculaire permettrait de multiplier par deux le nombre de personnes pouvant monter jusqu’au Machu Picchu.

 

Le train reliant Cusco à Aguas Calientes appartient à une compagnie américaine qui projette de le rendre encore plus luxueux et plus couteux qu’il ne l’est déjà, obligeant ainsi les locaux à utiliser d’autres moyens de transport pour faire la navette qui pour l’instant sont inexistants. Par ailleurs, ils sont contraints d’acheter des denrées provenant exclusivement du train touristique, se retrouvant de fait prisonniers du système qui rend les prix beaucoup plus élevés.

L’ile d’Amantani 19/12/13
 

L’ile d’Amantani est située au large de la péninsule de Capachica, au Pérou, à 3 heures de bateau de Puno et est considérée comme sacrée par les habitants du Lac Titicaca. Environ 4 000 personnes vivent sur cette ile de 15 km² dans une dizaine de communautés dont les activités principales sont l’agriculture et l’élevage. 

 

L’histoire du tourisme communautaire sur Amantani commence à la fin des années 70 lorsque le gouvernement péruvien lance un programme de développement et fait la promotion de l'artisanat de l'île. C’est à partir de ce moment là que le tourisme communautaire s’est développé. En effet,  chaque famille accueille à tour de rôle les touristes dans le but de redistribuer au mieux les revenus issus de cette activité. Les familles reçoivent supposément 50% du montant des tours que proposent les agences mais il est difficile de tracer cet argent. Il est aussi de coutume d’apporter un cadeau pour remercier la famille. Cette pratique communautaire permet aux étrangers de s’imprégner pour une courte durée des usages  des habitants qui peuvent de leur coté maitriser le flux de touristes. Pendant une journée, la famille partage donc ses repas et sa maison avec deux ou trois touristes en fonction de sa capacité d’accueil. Le soir, une fête est organisée dans la salle communale du village où les visiteurs sont invités à s’habiller de façon traditionnelle et à danser avec les habitants. Guidées par différentes institutions en faveur du développement comme OGD Puno, Caritas, ASTURS ou encore l'association française DEPART, de nombreuses familles ont eu recours à un microcrédit afin de financer les infrastructures nécessaires à l’accueil : chambres, lits, sanitaires…


L’impact du tourisme sur l’environnement et le mode de vie des habitants d’Amantani s’en trouve donc limité, l’hébergement communautaire permettant de repousser l’invasion d’hôtels/restaurants. En ce moment, d’importants travaux ont lieu sur toute l’ile, le gouvernement ayant pour objectif d’apporter l’eau courante sur Amantani, un point positif pour les habitants grâce à l’attrait touristique de l’ile.


Marion Disdier et Yves Lecailtel

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