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Depuis 2005, la construction d’hôtels et de restaurants par des opérateurs privés n’est possible que dans certains endroits appelées zones de concessions touristiques et est soumise à de nombreuses normes et contrôles pour limiter au maximum l’impact du tourisme sur l’environnement (tri et recyclage des déchets, traitement des eaux usées, nettoyage des plages, etc.). Ces normes environnementales font partie de la loi colombienne et ont été édictées par le Ministère de l’environnement.

 

Cependant, la corruption et le manque de cohésion entre les derniers organes de décision sont largement répandus au sein du pays et de nombreuses licences sont accordées, parfois sans raison, à des entreprises privées. Le projet hôtelier Los Ciruelos de l’entreprise Aviatur a fait grand bruit ces derniers temps car il a été suspendu en janvier dernier alors qu’il avait bénéficié d’une licence de la part de l’autorité nationale des licences environnementales (ANLA) en 2009. En effet, la directrice de l’ANLA, Luz Helena Sarmiento, a indiqué que cette suspension était due à la préoccupation  manifestée par l’Unité des parcs nationaux et le Ministère de l’environnement quant à son impact environnemental. Ce revirement soudain du gouvernement n’a pas manqué d’être largement critiqué, ce dernier étant notamment accusé de faire de la discrimination envers les initiatives privées. 

En 2012, la gestion des parcs nationaux a été en partie déléguée au Directeur général des parcs sous la tutelle du Ministère de l’environnement. Ce directeur a sous sa responsabilité six sous directeurs, chacun gérant une partie du territoire (Amazone, Caraïbes (dont fait partie le parc Tayrona…). Le gouvernement central de Bogota ainsi que la Direction des parcs ont pour objectif de maintenir le caractère éco touristique du parc car il constitue une manne financière importante.

Parc national naturel de Tayrona 08/10/2013

 

 

Le parc national naturel de Tayrona, au nord de la Colombie, a été crée en 1969 selon la loi 191 de l’Institut Colombien pour la Réforme Agraire. Il est un des exemples d’écotourisme dans le pays grâce à de nombreuses mesures pour conserver ses écosystèmes variés. En effet, ce parc est un lieu privilégié constitué de plages, de zones de forêts humides et montagneuses et s’étend sur une zone archéologique. Par ailleurs, il connait un début de tourisme communautaire à travers le village indigène de Pueblito, situé au cœur du parc, lequel a par exemple développé des activités de sensibilisation auprès de certaines écoles colombiennes.

Cependant, les ressources allouées à la bonne gestion du parc sont insuffisantes et de nombreuses ONG et organismes comme l’Union européenne ou encore la Coopération hollandaise permettent le recrutement de gardes forestiers. Il y a ainsi 32 personnes travaillant au parc (gardes et personnel administratifs), un nombre satisfaisant par rapport aux autres parcs mais toujours pas assez élevé pour répondre aux problématiques auxquelles sont confrontées le parc. En effet, les frontières de Tayrona sont encore assez poreuses et certaines activités illégales telles que la pêche ou la chasse sont encore pratiquées. Par ailleurs, tous les touristes ne respectent pas le règlement du parc comme par exemple l’interdiction de l’introduction d’animaux domestiques, apportant ainsi de nouveaux problèmes à la gestion du parc.

 

 

 

Marion Disdier et Yves Lecailtel

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