top of page

Nous avons visité celle de Guacamayo, au nord de la réserve, pour nous faire une idée plus précise des initiatives écotouristiques de la région. Tout d’abord, nous avons été surpris de savoir que tous les matériaux servant à la construction des écolodges étaient importés : interdiction de couper du bois sur place ni de prélever quoi que ce soit dans la nature. 

 

Ensuite, l’écolodge doit avoir un minimum d’impact sur l’environnement. L’électricité est donc fournie par 4 panneaux solaires et est stockée dans des batteries, celles-ci ne fonctionnant que de 7h à 23h. L’eau, traitée dans une tour dissimulée derrière l’accueil, est distribuée dans les habitations et vient du fleuve qui longe le terrain. Les eaux usées sont captées et traitées également. Enfin, plusieurs poubelles différentes à l’entrée du lodge permettent de trier les déchets.

Tout cela nous parait assez incroyable quand on sait les politiques de déforestation mises en place depuis des décennies par le gouvernement. Mais l’heure semble désormais être au changement avec l’arrivée au pouvoir de Raphael Correa. Toutes les personnes impliquées dans la préservation de la réserve rencontrées lors de notre séjour nous ont ainsi spontanément fait part des améliorations qu’ils ont constatées quant à la sauvegarde de la biodiversité à Cuyabeno. Le parc a en effet une valeur économique que le gouvernement veut développer, et cette valeur est liée à l’écotourisme. Le gouvernement actuel espère ainsi développer le tourisme dans cette région en préservant le parc des investisseurs.

Marion Disdier et Yves Lecailtel

Parc national de Cuyabeno 06/11/2013
 

 

La réserve naturelle de Cuyabeno a été créé en 1979 pour protéger une partie de la forêt amazonienne côté équatorien. Cuyabeno fait partie des zones protégées les plus visitées du pays et tous les touristes doivent passer par une agence pour y entrer. C’est donc par cars entiers que les touristes débarquent d’abord à Lago Agrio, petite ville à deux heures de la réserve en autobus, puis une agence les escortent jusqu’à l’entrée de la réserve. De par cet afflux touristique (environ 11 000 personnes chaque année), 15 écolodges ont été créés dans la réserve de 603.380 kilomètres carré. Ces écolodges doivent recevoir l’approbation du Ministère de l’Environnement et des communautés indigènes des alentours pour pouvoir s’installer. Par ailleurs, ces écolodges paient chaque année la location de la terre aux communautés indigènes et très souvent l’utilisation des pirogues construites par ces dernières servant à transporter les touristes.

Nuevo Mundo Expeditions 6/11/2013

 

« Ecotourism is loving what you know and protecting what you love. Ecotourism is not feeling or acting like an introduced species. Ecotourism is a good deal for humans and their environment. Ecotourism is uniting conservation and travel. Ecotourism is coming home changed. Ecotourism is remembering your trip forever. »

- Oswaldo Muñoz Maggio -

 

 

Nous avons rencontré aujourd’hui Oswaldo Muñoz, fondateur de Nuevo Mundo Expeditions à Quito (Equateur), un opérateur en Equateur et au Pérou. Oswaldo Muñoz est un des pionniers de l’écotourisme en participant au développement de The International Ecotourism Society (TIES) en temps que vice président du conseil d’administration. La TIES, créé en 1989 et composée à l’heure actuelle de 500 organisations, a pour but d’unir le secteur privé et le secteur public ainsi que d’élaborer des principes sur l’écotourisme au niveau international. Oswaldo Muñoz a également créé la première alliance d’agences d’écotourisme en Equateur appelée Asociación Ecuatoriana de Ecoturismo (ACEC) qu’il présida pendant huit ans entre 1990 et 1998. Son rôle est similaire à la TIES mais au niveau national.

 

Oswaldo Muñoz insiste bien sur la différence entre une agence de voyage et un opérateur. En effet, un opérateur a des contacts avec les locaux, les hôtels, les transports, alors qu’une agence de voyage passe par un opérateur et propose des « tours ». Son entreprise est ainsi à 30% une agence de voyage et à 70% un opérateur qui propose des circuits et les adapte en fonction de chaque demande. Dans la plupart des cas, Nuevo Mundo Expeditions est contactée par des agences de voyages et dans une moindre mesure par des voyageurs directement.

 

Pour cet expert en écotourisme qu’est M. Muñoz, le tourisme est un réseau global qui fait vivre toute une chaine, chaque maillon étant important, depuis la communauté dans laquelle va le touriste jusqu’à l’agence qui organise. De plus, les valeurs de l’écotourisme ne s’appliquent pas seulement aux Galapagos ou en Amazonie, mais aussi dans les zones urbaines comme à Quito. Ces valeurs simples sont notamment le respect des lieux, de la culture et des personnes. L’opérateur mène une politique dite de marketing durable qui consiste à protéger ses destinations tout en développant son activité touristique, ainsi les destinations ou communautés ne sont jamais nommées précisément sur le site Internet. Le tourisme de masse n’est donc pas proposé dans certaines régions d’Equateur et du Pérou par l’opérateur s’il risque d’aller à l’encontre de ces principes. Cependant, pour Oswaldo Muñoz, il peut aussi être bénéfique pour sensibiliser un maximum les touristes aux enjeux environnementaux.

 

Quant au futur de Nuevo Mundo Expeditions, l’opérateur entend s’étendre d’ici quatre ans en proposant des services en Argentine et au Chili. Ces deux pays sont complémentaires de part leurs paysages et leur diversité culturelle.

 

Pour en savoir plus sur Nuevo Mundo Expeditions : www.nuevomundoexpeditions.com/

 

Pour en savoir plus sur TIES : http://www.ecotourism.org/

 

Marion Disdier et Yves Lecailtel

 

 

bottom of page