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Ile de Pâques 30/12/13

 

L’île de Pâques ou Rapa Nui, principalement connue pour ses statues mystérieuses, est un Parc national déclaré en 1995 comme Patrimoine Mondial de l’Unesco. Ce morceau de terre de près de 160 km2  au large des côtes chiliennes a connu un fort développement touristique ces vingt dernières années grâce à cette reconnaissance et à travers l’ouverture d’une ligne aérienne directe depuis Santiago du Chili. Le nombre de touristes annuel est ainsi passé de 5 000 en 1990 à près de 65 000 en 2010, ce qui ne manque pas d’intéresser les investisseurs qui tentent d’implanter leurs hôtels de luxe et restaurants [1]. Le tourisme représente en effet près de 80% de l’économie de l’île qui ne possède aucune industrie ni agriculture. Cela la rend donc très dépendante de l’extérieur pour son développement mais en même temps constitue une menace. En effet, Rapa Nui est considérée par l’Organisation mondiale du tourisme comme l’un des 10 sites les plus menacés dans le monde par le tourisme de masse. De plus, l’arrivée grandissante de chiliens venant du continent menace l’équilibre démographique de l’île ainsi que la répartition des terres, contrôlées à plus de 90% par l’armée chilienne. Ces deux problématiques constituent donc une forte préoccupation pour les Rapa Nui, qui constituent la moitié de la population.

 

 


 

[1] Les grands complexes hôteliers sont interdits mais un hôtel de luxe consacré au tourisme d'aventure s'est installé sur l'île. 

 

Les Rapa Nui ont été et sont marginalisés par le pouvoir central chilien, qui ne partage pas leurs préoccupations. Plusieurs manifestations ont donc éclaté ces dernières années, notamment en 2010, où les manifestants ont bloqué pendant quarante-huit heures la piste de l'aéroport de Mataveri, situé à la pointe sud-ouest de l'île de Pâques, pour dénoncer les excès touristiques et migratoires. L’ancienne maire de Hanga Roa, Luz Zasso Poa, la ville principale, défend elle aussi Â« un tourisme sélectif Â» et rejette le tourisme de masse Â« qui met en péril le fragile écosystème Â». En accord avec le gouverneur - une autre femme, Carolina Hotus Hey, elle aussi Rapa Nui -, elle souhaite la création d'un conseil migratoire, avec des quotas de touristes et de travailleurs résidents, sur le modèle des mesures mises en place par l'Equateur aux îles Galapagos : Â« les Rapa Nui désirent contrôler ce qui leur appartient, alors que, pour l'instant, tout se décide à Santiago Â». 

En attendant, certaines initiatives ont été prises par le Sernatur (Service National du Tourisme) du gouvernement chilien pour faire de l’ile une destination pilote en matière de tourisme durable à travers la généralisation du recyclage, l’utilisation d’énergies renouvelables, la mise en place de zones de réhabilitation interdites aux véhicules motorisés. Le parc naturel est en train de se développer pour promouvoir, protéger et valoriser le riche écosystème de l’ile. Toute la population insulaire est donc mise à contribution pour préserver l’île et sa culture.

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