top of page

Une école est indiquée dans le village, dotée d’une boîte de donation, mais étant donné l’état de la salle et du matériel, il est difficile de croire que l’argent soit investi dans l’éducation. Et même si tel était le cas, que voudraient-ils y apprendre ? Par ailleurs, s’il est très probable que cet afflux massif de touristes a aidé à la conservation de la tradition Karen, il est intéressant de se demander à quel prix. En effet, quel(s) bénéfice(s) retire le village de cette intrusion constante dans leur vie quotidienne, quel en est l’impact sur leur mode de vie ? Dans le village, les tenues traditionnelles et les objets de la civilisation dite moderne se côtoient et s’entrechoquent, créant ainsi un décalage si souvent observé dans toute rencontre de cultures.

 

La question de l’avenir de ces groupes ethniques minoritaires, autorisés à rester sur le sol thaïlandais mais sans aucune reconnaissance civile devrait être une préoccupation majeure pour les agences et les touristes eux-mêmes.

 

 

Marion et Yves

Le village Karen 6/04/14

 

Les Karen sont l’une des principales minorités d’Asie du Sud-Est continentale composée d’une mosaïque ethnique d’une quinzaine de groupes ou sous-groupes d’importance très inégale. Un des sous-groupes des Karen est appelé Padaung Karen par les Birmans, « femmes girafes » par les touristes mais s’auto définit Kayan Karen. Ce sous-groupe est ainsi connu pour ses femmes au long cou qui constitue une attraction touristique majeure dans la région de Chang Mai, en Thaïlande. Les Kayan Karen sont à l’origine une population nomade issue des hauts plateaux birmans et de la région du Yunnan en Chine avant de s’établir à 90% au Myanmar. Persécutés par la junte militaire, les 10% restants se sont installés en Thaïlande à condition de rester dans des « enclos humains », sans aucun statut civil. Cette ethnie Kayan Karen n’a donc pas le droit de travailler, elle ne peut que vendre son artisanat, le plus souvent aux touristes.

Pour le moins atypique, la tradition des longs cous, dont l’origine reste encore mystérieuse, attire chaque jour la curiosité de centaines de touristes qui viennent le plus souvent en tour organisé entre le parc aux tigres et celui des crocodiles et qui payent près de 10 euros l’entrée au village Karen. A l’arrivée, un panneau nous renseigne brièvement sur l’origine et les coutumes de cette ethnie suivi par des étals de souvenirs tenus par les villageois et …c’est à peu près tout. Cela a un air de « zoo humain ».

bottom of page